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ne le découragea pas ; il soutint la vérité de ce qu’il affirmoit jusqu’au moment où il ne fut plus permis d’en douter : mais il s’en fallut peu que le complot ne réussît, car on ne prit les mesures qu’il avoit conseillées, que lorsque le danger fut évident et extrême.

Cette tentative hardie des protestans ayant fait éclater de nouveau la guerre civile, Catherine de Médicis renvoya Castelnau à Bruxelles, afin de demander au duc d’Albe trois mille hommes d’infanterie espagnole, et deux mille chevaux italiens. Le duc, jugeant que l’intérêt de l’Espagne étoit de prolonger les troubles de la France, affecta un grand zèle, mais différa longtemps de donner une réponse positive ; et ce ne fut qu’après les plus vives sollicitations, que l’ambassadeur obtint enfin deux mille cavaliers flamands, commandés par le comte d’Aremberg. Il rentra en France avec cette troupe, mais le comte avoit des instructions secrètes qui lui prescrivoient de faire un long détour avant de joindre l’armée catholique, de sorte que la bataille de Saint-Denis fut livrée le 17 novembre 1567, sans qu’un secours, arraché par tant d’instances, pût être d’aucune utilité.

Immédiatement après cette bataille, où les catholiques payèrent la victoire par la perte du connétable de Montmorency, on apprit que le duc Casimir, second fils de l’électeur Palatin, venoit avec une armée au secours des protestans. Castelnau partit aussitôt pour l’Allemagne, afin d’obtenir des secours du duc Jean-Guillaume de Saxe, qui, quoique beau-frère de Casimir, étoit disposé à soutenir en France la cause des catholiques. En moins de trente huit jours, l’ambassadeur français conduisit ce prince dans le royaume,