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DISSERTATIONS

litas universorum majorum, tàm clericorum quàm laicorum, conveniebat. Mais quant à l’autre assemblée, qui se tenoit sur la fin de l’an, il n’y avoit que les principaux seigneurs et conseillers qui s’y trouvassent, où l’on regloit les projets des affaires de l’année suivante : et c’étoit en cette seconde assemblée où les roys recevoient les présens de leurs sujets. Cæterum autem propter dona generaliter danda aliud placitum cum senioribus tantùm, et præcipuis consiliariis habebatur. In quo jam futuri anni status tractari incipiebatur, si fortè talia aliqua se præmonstrabant, pre quibus necesse erat præmeditando ordinare[1]. Ce qui est confirmé par nos annales[2] à l’égard des présens, qui se faisoient en cette seconde assemblée, laquelle on remettoit à ce temps-là, acause de la saison plus commode pour les chemins ; car on y venoit à cet effet de toutes les provinces de l’état : les annales tirées de l’abbaye de Fulde : Rastizen gravi catenà ligatum sibi præsentari jussit, eumque Francorum judicio, et Bajoariorurn, nec non et Sclavorum, qui de diversis regni provinciis Regi munera deferentes aderant, morte damnatum, luminibus tantum oculorum privari præcepit[3].

Ce passage fait voir que dans ces assemblées générales de nos François, on ne traitoit pas seulement des affaires d’état et de la guerre ; mais qu’on y décidoit encore les grands differens d’entre les princes et les seigneurs de la cour. De sorte que si quelque duc, comte, ou gouverneur estoit accusé envers le Roi, ou l’Empereur, de trahison, de conspiration, ou de lâcheté, il

  1. Hincmar. n. 30.
  2. Annal. Fr. Bert. A. 829. 832, 835, 864, 869, 874.
  3. Annal. Fr. Fuld. A. 870.