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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.


Ces assemblées générales se tinrent d’abord une fois l’année, au premier jour de mars, ce qui fut depuis remis au premier de may, ainsi que j’ay remarqué. Mais sous la seconde race, comme les états de nos princes, et par conséquent les affaires s’accrurent extraordinairement, ils furent aussi obligez de multiplier ces assemblées, pour donner ordre aux nécessitez publiques, et pour régler les différents, qui naissoient de temps en temps entre les peuples. De sorte qu’ils en tenoient deux, l’une au commencement de l’an, l’autre sur la fin, vers les mois d’aoust, ou de septembre. Hincmar : Consuetudoe autem tunc temporis erat, ut non sæpius, sed bis in anno, placita duo tenerentur[1]. Et afin que l’on fust certain des jours, ausquels elles se devoient tenir, on designoit dans la dernière assemblée le temps de la prochaine : les annales de France, Ubi etiam denup annuntlatum est placitum genéeale kalendas septembris Aurelianis habendum[2]. Et ailleurs, ad Placitum suum generale, quod in Strimniaco prope Lugdunum civitatem se habiturum indixerat, profectus est. Hincmar dit que la première assemblée, qui se tenoit au commencement de l’année, estoit beaucoup plus solennelle que la seconde, parce qu’en celle-là on regloit les affaires de toute l’année, et l’on ne renversoit pas ordinairement ce qui avoit esté arresté qu’avec grande nécessité. Ordinabatur status totius regni ad anni vertentis spatium : quod ordinatum nullus eventus rerum, nisi summa necessitas, quæ similiter toti regno incumbebat, mutabatur. Et comme on y traitoit des affaires de haute conséquence, tous les états du royaume estoient obligez de s’y trouver : In que placito genera-

  1. Hincmar, de ord. palat. n. 29.
  2. Annal. Fr. Bortin. A. 832. 835.