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SUR L’HISTOIRE DE S. LOUYS.

on n’a passé par les exercices militaires, et si on n’a fait les épreuves nécessaires pour entreprendre un métier si difficile, et si dangereux. Roger de Howeden parlant au sujet des tournois, après s’estre servi du passage de Cassiodore, que j’ai cité, ajoute ces paroles : Non potest athleta magnos spiritus ad certamen afferre, qui nunquam suggillatus est. Ille qui sanguinem suum vidit, cujus dentes crepuerunt sub pugno, ille qui supplantatus adversarium toto tulit corpore, nec projecit animum projectus, qui quoties cecidit contumacior surrexit, cum magna spe descendit ad pugnam.#1

Comme donc on ne combattoit aux tournois, que pour y apprendre le métier de la guerre, et pour s’y exercer, aussi on n’y employoit aucunes armes qui pûssent blesser ceux qui entroient en lices. Dion écrit que l’empereur Marc Aurele voulut que les gladiateurs usassent d’épées, dont les pointes seroient émoussées et rabatues, et au bout desquelles il y auroit un bouton, Σιδήριον γάρ ούδέποτε ούδενι αύτῶν

£f/. ayovTe. Seneque (2) appelle cette sorte d’armes lusoria arma, lusoria tela, et nos François des glaives courtois j c’est à dire des lances innocentes, sans aucune pointe de fer. Le traité des chevaliers de la Taljle ronde, dit que ces chevaliers (3) « neportoient nules <c espées, fors glaives courtois, qui estoient de sapin, « ou d’if, avec cours fers, sans estre trenchant, ne « esmoulus. » Mêmes les diseurs, ou les juges des tournois, faisoient faire sermens aux chevaliers qui

(1) Houwed, p. 580. Math. Westm. p. SyS. — (2) Seneca, ep. 117, /. 2. cjueiit. iiatur. — (3) Traité MS. des Cheval, de la table i’onc1 « .