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LIMITE SUPÉRIEURE DES GRANDEURS MOLÉCULAIRES

tième de micromicron. L’épaisseur correspondante est à peine supérieure au micromicron (1,10 μμ ou 1,1·10−7 cm).

Notons qu’on suppose dans ces mesures que la matière de la lame a une épaisseur uniforme et qu’après tout il n’est pas sûr, à ne considérer que les faits ici indiqués, que par exemple ces lames n’aient pas une structure réticulaire à mailles fines, semblable à celle d’une toile d’araignée, toile qui, de loin, peut paraître homogène.

Mais il semble plus probable que les lames minces n’ont pas de parties plus épaisses que l’épaisseur moyenne mesurée, et par suite que le diamètre maximum possible pour les molécules d’huile est de l’ordre du micromicron. Il sera encore notablement plus petit pour les atomes composants ; la masse maximum correspondante possible pour une molécule d’huile (trioléate de glycérine de formule C57H104O6) serait de l’ordre du milliardième de milliardième de milligramme, et la masse de l’atome d’hydrogène, presque mille fois plus faible, serait de l’ordre du trillionième de trillionième de gramme (10−24 gramme).

On peut résumer cette discussion en disant que les diamètres des divers atomes sont certainement inférieurs au cent millième (peut-être au millionième) de millimètre, et que la masse, même pour les plus lourds (tel l’atome d’or), est certainement inférieure au cent millième (peut-être au cent millionième) de trillionième de gramme.

Si petites que nous paraissent ces limites supérieures, qui marquent le terme actuel de notre perception directe, elles pourraient encore être

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