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GENÈSE EN DESTRUCTION D’ATOMES

liorées par Boltwood et Rutherford, indiquent un dégagement annuel de 156 millimètres cubes par gramme de radium. Tenant compte des produits de désintégration présents dans le radium, cela fait pour le radium pur seul 39 millimètres cubes. Comme il projette par seconde 34 milliards d’atomes d’hélium, cela fait dans ce volume, 34 × 86 400 × 365 milliards de molécules. Le nombre de molécules monoatomiques d’hélium qui occuperaient 22 400 centimètres cubes, donc formeraient une molécule-gramme, est donc

34·86 400·365·22 400/0,039·109 soit 62·1022.

Mme Curie et M. Debierne ont fait depuis une détermination semblable sur l’hélium dégagé par le polonium[1].

Le dénombrement des projectiles a été fait, comme dans la série de Rutherford et Geiger, d’après les scintillations et d’après les impulsions électrométriques. Celles-ci, largement espacées (1 par minute) afin de ne pas empiéter les unes sur les autres, ont été enregistrées sur un ruban où chacune se marque par une dentelure d’un trait continu, dentelures que l’on

  1. Choix avantageux, parce que les phénomènes sont moins complexes, le polonium étant le terme de sa série radioactive (une seule transmutation intervient), et parce que, vu l’absence d’émanation gazeuse dans l’espace qui surmonte la matière radioactive (espace où les rayons α ne sont guère arrêtés que dans les parois), le nombre des projectiles α qui entrent dans le verre est négligeable : on évite donc la difficulté de faire sortir l’hélium occlus dans du verre.
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