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IONISATION DES GAZ

mentaire si les sommes , , etc., sont proportionnelles à des nombres entiers (c’est-à-dire sont égales aux produits par un même facteur de divers nombres entiers). De plus, les nombres entiers qui correspondent à deux charges successives différeront en général par 1 unité seulement, correspondant à l’arrivée de 1 charge élémentaire (l’arrivée d’un ion polyvalent pouvant cependant se produire).

C’est bien ce qu’on peut vérifier sur les nombres donnés par Millikan[1]. Par exemple, pour une certaine goutte d’huile, les valeurs successives de ont été entre elles comme les nombres

2,00 ; 4,01 ; 3,01 ; 2,00 ; 1,00 ; 1,99 ; 2,98 ; 1,00 ;

c’est-à-dire, à moins de 1 pour 100 près, comme les nombres entiers

2, 4, 3, 2, 1, 2, 3, 1.

Pour une autre goutte, les charges successivement indiquées par les vitesses sont de même, entre elles, comme les entiers

5, 6, 7, 8, 7, 6, 5, 4, 5, 6, 5, 4, 6, 5, 4

avec des écarts de l’ordre du trois-centième, c’est-à-dire avec toute la précision que comporte la mesure des vitesses.

  1. En réalité Millikan présente ses résultats de façon différente, et donne de suite les valeurs absolues des charges obtenues en combinant la loi de Stokes avec l’équation de H. A. Wilson. Je pense qu’il vaut mieux mettre d’abord en évidence ce qui serait inattaquable, quand même la loi de Stokes serait grossièrement inapplicable aux gouttelettes qui tombent dans un gaz.
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