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LA LUMIÈRE ET LES QUANTA

Il n’est maintenant pas bien difficile de concevoir comment, en disposant en face l’un de l’autre deux corps noirs de ce genre, de température et , dont l’un fonctionne comme calorimètre, on pourra mesurer l’excès de l’énergie envoyée de la source chaude dans la source froide, sur celle qu’envoie la source froide dans la source chaude. On a pu ainsi vérifier (c’est la loi de Stefan), que le pouvoir émissif d’un corps noir est proportionnel à la quatrième puissance de la température absolue,

le coefficient désignant la « constante de Stefan ».

On voit combien le pouvoir émissif grandit rapidement quand la source s’échauffe : en doublant la température, on multiplie par 16 l’énergie rayonnée.

Cette loi a été vérifiée dans un grand intervalle de température (depuis la température de l’air liquide jusqu’à celle de la fusion du fer) : pour des raisons théoriques dont il serait trop long de parler ici, on est enclin à la regarder comme rigoureuse, et non pas seulement comme approchée.

On retiendra facilement la valeur de la constante de Stefan en se rappelant que dans une enceinte entourée de glace fondante chaque centimètre carré de surface noire à la température de l’eau bouillante perd en 1 minute à peu près 1 calorie de plus qu’il ne reçoit (plus exacte-

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