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NÊNE.

elle vida son flacon, goutte à goutte comme elle eût jeté de l’eau bénite.

— Mignons, que cela vous porte bonheur !

Elle voulut encore faire quelque chose pour eux. Mais il était tard. Pour ne pas éveiller l’attention, elle laissa ses sabots, marcha silencieusement par la chambre.

Elle s’aperçut que les bas de Jo étaient troués : elle les raccommoda. Lalie grandissait vite, son sarrau du dimanche était court ; elle n’aurait rien pour s’habiller proprement… elle serait moins belle que les autres petites qui ont une mère…

Madeleine avait un tablier d’étoffe ancienne à ramages rouges ; elle le coupa ; avec une adresse qu’elle ne se connaissait pas elle se servit des morceaux pour allonger le sarrau et en changer la ceinture.

Il était près de minuit ; elle travaillait avec une lenteur minutieuse.

Le sarrau remis à neuf, elle chercha ce qu’elle pourrait faire encore. Rien… toutes ces pauvres petites choses étaient en ordre, bien propres, bien nettes.

C’était fini. Elle pleurait.

Dans quinze jours, en quel état tout cela serait-il ? Qui donc maintenant allait s’occuper de Jo ? Est-ce qu’on songerait à lui autrement que pour le bourrer de soupe épaisse ? Il lui fallait encore son biberon le soir en s’endormant ; deux fois par jour il prenait un œuf bien frais, bien mou, qu’il fallait