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Il secoua sa grosse tête.

— Maman, je n’ai pas de vin : vous pouvez me regarder… Et je vous jure de ne pas boire avant d’avoir mené ce sillon au bout… Ainsi, il n’y a pas de crainte ! Quel est celui qui a dit que Madeleine vivait mal avec Michel Corbier des Moulinettes ?

— Que lui feras-tu, si tu le connais ?

— Je lui parlerai ; je sais la manière. Pour arrêter un gars malfaisant, il n’y a qu’à lui parler comme il faut.

— Et si c’est une femme ?

— Ah ! oui !… tenez, si c’est une femme, vous vous en occuperez maman ; mais, si c’est un homme, c’est moi que cela regarde. Qui vous a parlé de ce mauvais bruit ?

La Clarandelle dut céder.

— Qui m’en a parlé ?… C’est Marie Fantoune ce matin avant le chapelet ; et il paraît que cela vient du valet des Moulinettes, un Boiseriot qui est catholique.

— Vous dites « Boiseriot » ? Bon ! Au revoir maman ! à Dimanche !

— Au revoir… et pas de bruit surtout.

Sur le seuil, il se retourna.

— Soyez tranquille, je n’ai pas bu et je n’entrerai pas à l’auberge. Au revoir !

Du Coudray à St-Ambroise, Cuirassier courut presque. Il pensait :

— Boiseriot ! je ne le connais pas, mais il doit être de Chantepie… Violette m’a parlé un jour d’un galvaudeux de ce nom… Aujourd’hui, dimanche,