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NÊNE.

qui te rend lâche !… Oui, vous me faites rire… avec vos airs… Ils sont là tous à faire leurs simagrées… « Nous aimons Pierre ou Maurice ou Jacqueline… toi, Madeleine, tu ne comprends pas… » Voyez-vous ça ?… Sans chercher ailleurs, ces petits qui sont là, je me ferais couper en morceaux pour eux. Est-ce que cela compte pour vous tous ?… Mais regarde-les donc ces petits, grand fou que tu es !

Les deux mains à plat sur la poitrine de son frère elle le poussait vers la porte.

— Regarde-les ! Je veux que tu les regardes ! Je crois qu’ils sont aussi beaux que ta Violette, et ils ne me trahiraient pas comme elle t’a trahi… Eh bien, on va me les arracher… et c’est elle précisément, qui va faire ce beau coup !

— Tu mens !

— Je mens ! Mais tu es donc tout à fait innocent ?… Le mariage est dans trois semaines.

Cuirassier recula, la figure décomposée et des mots de douleur bourdonnèrent en sa grande poitrine.

— Madeleine, le malheur est sur ma vie !

— Et sur la mienne, est-ce donc le bonheur qui règne ? Mais qui s’en occuperait ? Pas toi, à coup sûr !… Il n’y a que Violette ; tout pour Violette ! Va-t’en !… Ah mon argent ! tu le lui porterais encore et elle serait bien capable de le prendre… Cet argent, il n’est pas à moi, il est à ces enfants que tu vois. À cette heure, je trouve qu’elle les a assez volés, ta coureuse !… Je la hais ! Tu ne sais pas comme je la hais !… Tu ne sais rien, toi !… J’avais