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NÊNE.

qui, naguère encore, l’avait priée honnêtement. Bouju arrêta sa bête pour donner le bonjour, puis il s’informa de la Clarandelle, de Tiennette, de toute la parenté.

Madeleine lui répondit vite et tout droit, en peu de mots. Elle s’impatientait parce qu’elle n’entendait plus le bruit de l’école.

Quand Bouju partit enfin, l’heure de la sortie avait sonné. Madeleine courut à la grille, mais la sous-maîtresse l’ayant aperçue vint rapidement au devant d’elle :

— Ne vous faites pas voir, chuchota-t-elle ; vous auriez mieux fait de partir… Cela va très bien ; je crois qu’elle sera facile à accoutumer. D’ailleurs, elle est grande déjà… Tenez, la voici là-bas… dans la ronde avec les autres… Mais, cachez-vous, je vous en prie !

Madeleine recula jusque sur la route. La demoiselle, tout de suite, s’en fut rejoindre les écolières et prit place dans la ronde à côté de Lalie.

— À toi, mignonne… à toi d’entrer… Qui embrasses-tu ?

Lalie s’approcha timidement et comme la demoiselle se baissait, elle lui sauta au cou.

— Lalie ! Lalie ! À midi, tu prendras ta capeline !

Toutes les têtes se retournèrent. Qui était celle-ci dont on ne voyait, au-dessus de la muraille, que le haut de la figure ? La demoiselle haussa les épaules ; Lalie se mit à sourire en rougissant… et ce fut elle qui la première recommença le jeu.