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NÊNE.

Quand elles furent à St-Ambroise, Madeleine acheta une belle tranche de miche et du pâté de charcutier ; et puis encore du chocolat et des pralines.

— Tu mangeras d’abord ta miche avec la viande, puis cette tartine de confitures. Tu donneras des pralines aux autres petites pour qu’elles t’aiment bien.

Madeleine frappa à la porte de l’institutrice pour présenter Lalie et donner ses explications.

L’institutrice parut. C’était une demoiselle assez âgée, en robe noire tout unie. Elle les fit entrer ; Madeleine laissa ses sabots à la porte, mais Lalie, s’avançant avec ses galoches neuves, faillit tomber, car le parquet était comme une vitre.

L’institutrice prit une feuille de papier et écrivit ce que lui disait Madeleine :

— Elle s’appelle Eulalie Corbier… native des Moulinettes, le 27 de novembre… Elle n’a que sept ans, mais le malheur n’a pas attendu qu’elle fût grande : sa mère est morte.

La voix de la demoiselle vint, très calme.

— Je sais… Je l’ai eue dans ma classe, sa mère ; c’était une bonne élève d’ailleurs.

— Je le crois, dit Madeleine… Cette petite aussi sera fine et vous donnera du contentement. Ah ! mademoiselle, je désire que vous en preniez bien soin !

L’institutrice avait fini d’écrire ; elle marqua un peu d’étonnement.

— Mais nous prenons soin de toutes nos élèves ! dit-elle.