Page:Perochon - Nene.djvu/162

Cette page a été validée par deux contributeurs.
156
NÊNE.

Madeleine le suivit sur la route ; il avait une grande voiture toute pleine d’étoffes nouvelles.

— Je pourrais peut-être prendre deux sarraus dit Madeleine.

— Belle qualité, naturellement… et à la mode, n’est-ce pas ?

— Bien sûr ! répondit-elle.

— Tenez, voici… voici encore… et encore.

Il lui en fit voir ! des petits, des grands, des rouges, des verts, des bleus…

— Choisissez madame !… Mais mon goût je puis vous le dire : voici ce qu’il y a de mieux.

Il tendait un joli sarrau de toile bise dont les manches étaient brodées et sur lequel dansaient de petits bonhommes de toute couleur ; c’était bien celui que Madeleine avait également remarqué.

— Ce sera trop cher, dit-elle.

— Mais non, Madame !… 2 fr. 75 ! je vous donne les deux sarraus, prêts à mettre pour 5 francs. Ça va-t-il ?

— C’est bien trop ! dit Madeleine d’un ton qui consentait.

Elle s’en fut à la maison chercher l’argent.

Cinq francs ! C’était beaucoup et la dépense n’était pas pressante.

Elle ouvrit le tiroir où était la bourse de Michel. Cinq francs ! Il est vrai que Michel n’en saurait rien ; il ne s’occupait jamais des achats qu’elle faisait, jamais l’idée ne lui venait de demander le prix de ceci ou de cela. Elle prit la pièce et referma le tiroir.