Page:Pergaud - La Guerre des boutons, 1912.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
la guerre des boutons


que, demande-z’y voir s’il en a vu ce matin, des corbeaux. Il ne se doute guère que nous savons et ne sait pas ce qui l’attend. Regarde-le, mais regarde-le donc un peu ce salaud-là !

— Crois-tu qu’il a du toupet ? Oh ! il se croit bien sûr et bien tranquille !

— Tu sais, faut pas le laisser échapper !

— Penses-tu, un bancal comme ça !

— Oh ! mais il court bien tout de même, ce sauteré-là[1] !

À l’autre extrémité de la colonne, on entendait Boulot qui disait :

— Ce que je ne comprends pas, c’est qu’ils reviennent encore après les tatouilles qu’on leur z’y a foutues !

— Pour moi, répondait Lebrac, ils doivent avoir une cache, eux aussi ; vous avez bien vu que pour la culotte de Tintin ils n’avaient plus de triques en sortant du bois.

— Oui, ils ont sûrement une cabane comme nous, concluait Tigibus.

Bacaillé, à cette affirmation, eut un ricanement muet qui n’échappa point à Tintin pas plus qu’à La Crique ni à Camus.

— Eh bien ! es-tu sûr maintenant ? fit La Crique.

— Oui ! répondit l’autre. Ah ! la crapule ! Faudra bien qu’il avoue !

  1. Sauteré, probablement mâle de sauterelle, sauteur.