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la guerre des boutons


chercher les sardines, Boulot les bonbons et Gambette la réglisse. Personne ne pourra se douter de rien. On portera tout le fourbi à la cabane avec les pommes et les « patates » et tout ce qu’on pourra rabioter.

Ah ! j’oubliais ! Du sucre ! Tâchez de chiper du sucre pour manger avec la goutte… si on en a. On fera des canards !

C’est facile à prendre, du sucre, quand la vieille tourne le pied.

Aucune de ces excellentes recommandations ne fut oubliée ; chacun s’était chargé d’une tâche particulière et s’appliquait à la remplir consciencieusement. Aussi le jeudi après-midi, Lebrac, Camus, Tintin, La Crique et Grangibus, lesquels avaient pris les devants, reçurent-ils leurs camarades qui arrivaient l’un après l’autre ou par petites bandes avec les poches garnies et bourrées, mais bourrées à taper.

Eux, les chefs, avaient aussi des surprises à faire à leurs invités.

Un feu clair, dont la flamme montait à plus d’un mètre de haut, emplissait la cabane d’une clarté chaude et faisait chatoyer les couleurs violentes des gravures.

Sur la table rustique, où les journaux étendus remplaçaient la nappe, les provisions achetées, en bel ordre s’alignaient ; et derrière, ô joie ! ô