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la guerre des boutons


Si le curé n’avait rien vu, le tour était joué. Il l’était.

Pendant ce temps une autre scène se déroulait à Longeverne.

Arrivé au vieux tilleul, à cinquante pas de la première maison du village, Lebrac fit stopper sa troupe et demanda le silence.

– On va pas traîner cette guenille par les rues, affirma-t-il en désignant de l’œil le pantalon de l’Aztec.

Les gens pourraient bien nous demander où que c’est qu’on l’a eue, et qu’est-ce qu’on leur z’y dirait ?

– Faut la foutre dans un trou de purin, conseilla Tigibus. Hein ! tout de même, qu’est-ce qu’il va dire à leurs gens, l’Aztec, et qu’est-ce que va lui repasser sa mère quand elle le verra rentrer cul nu ?

Perdre un mouchoir, égarer sa casquette, casser un sabot, nouer un cordon, ça va bien, ça se voit tous les jours, ça vaut une ou deux paires de claques et encore, quand c’est vieux… mais perdre sa culotte, on a beau dire, ça ne se voit pas si souvent.

– Mes vieux, je voudrais pas être que de lui !

– Ça le dressera ! affirma Tintin dont les poches rebondies des dépouilles opimes attestaient un ample butin.

– Encore deux ou trois secousses comme ça, fit-