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la guerre des boutons


peu, c’est pas la peine de faire la guerre ; vaut mieux avouer qu’on a de la purée de pommes de terre dans les veines et pas du sang rouge, du sang français, nom de Dieu ! Êtes-vous des Alboches ? oui ou merde ? Je comprends pas qu’on hésite à donner ce qu’on a pour assurer la victoire ; moi je donnerai même deux ronds… quand j’en aurai.

— …

— Alors c’est entendu, on va voter.

Par trente-cinq voix contre dix, la proposition de Lebrac fut adoptée. Votèrent contre, naturellement, les dix qui n’avaient pas en leur possession le sou exigible.

– Pour ce qui est de vot’affaire, trancha Lebrac, j’y ai pensé aussi, on réglera ça à quatre heures à la carrière à Pepiot, à moins qu’on n’aille à celle ousqu’on était hier pour se déshabiller. Oui, on y sera mieux et plus tranquilles.

On mettra des sentinelles pour ne pas être surpris au cas où, par hasard, les Velrans viendraient quand même, mais je ne crois pas.

Allez, ça va bien ! ce soir tout sera réglé !