Page:Pensées de Marc-Aurèle, trad. Couat.djvu/281

Cette page n’a pas encore été corrigée

n'ai pu croire que Marc-Aurèle opposât ici la création de chaque être en particulier à la création universelle. Le sens de l'expression i<f' â noieîTfï! îSi'av op|ir,v n'est pas aussi strictement limité. Les passages qu'un peu plus bas je rapproche de celui-ci, et notamment les premiers mots de l'article VI, 44 (« si les dieux ont délibéré] sur moi et sur ce qui devait m'arriver »), en donnent l'interprétation véridique.

Cette pensée, etc.

Huit lignes 'plus loin, au lieu de: «ou bien les êtres sont créés individuellement... l'idée de ces créations successives est rendue, » lire: « ou bien il va, à la libre volonté de Dieu, et comme au jour le jour. L'idée de ces interventions successives de la divinité est rendue, etc. »

Même note, page f58. De la 5" à la f2' ligne de notes, au lieu de : « on peut même dire que Dieu, etc.,» lire: «mais il n'est pas question de demander à Dieu l'impossible. Lorsqu'on rend compte de l'existence du mal dans le monde (supra II, 11, note 2), on l'impute à la liberté qui a été laissée à l'homme pour qu'il eût du mérite à faire le bien. On ajoute que le mal fait par l'homme ne saurait nuire à l'univers, parce que Dieu s'est réservé de redresser notre action ou ses suites et nous faire coopérer bon gré mal gré (VI, 42) à son œuvre. Ainsi le mal exige, la liberté de l'homme implique la liberté pour Dieu d'intervenir présentement dans les affaires humaines. Cela même a été prévu dès l'origine du monde. Aux Stoïciens qui soutenaient que la Providence ne s'intéresse à nous que parce qu'elle s'occupe de l'univers, à ceux qui jugeaient indigne d'elle qu'elle se souciât des affaires de l'homme: « Magna dii curant, parva negligunt » (Cicéron, Nat. Deor., II, 66, 167), — Marc-Aurèle lui-même a répondu en invoquant la bonté divine: Si, par des songes ou par ses oracles, la divinité peut nous venir en aide (infra IX, 27) pour des choses moralement indifférentes, et seulement souhaitables (.npot^hm), à plus forte raison nous indiquera-t-elle, à notre prière, l'action droite et le bien moral. Dieu peut nous donner ou nous rendre, etc... »

Même page, même note. Relier le dernier paragraphe au précédent par les lignes suivantes : Dira-t-on que la faveur de Dieu diminue notre mérite? Mais le mérite est déjà à la demander, si on la demande comme il faut; d'ailleurs, « il n'y a pas de honte (supra VII, 7) à être aidé. » — Pour plus de détails sur les rapports des dieux et de l'homme, etc.

VIII, f — page f58. Rectifier ainsi le début de la 2e note:

2. [Couat: « la réalité s'y oppose. » — Plus haut (IV, 21), Ukôoeiti; signifie simplement « hypothèse » ; plus bas (X, 3i), il est joint à Uarç, dont il prend presque le sens (« matière d'action ou de réflexion »); plus loin encore (XI, 7), etc.