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LA CONVERSION
DE M. FERDINAND BRUNETIÈRE ([1])

Positiviste jusqu’en ces dernières années et foncièrement incrédule, M. Ferdinand Brunetière a naguère embrassé, comme on dit, la foi catholique. C’est une véritable conversion. M. Brunetière confesse à cette heure et professe, soit dans ses écrits, soit dans ses discours, non pas même la religion de Bossuet, auquel, il reprochait dernièrement un gallicanisme quasi hérétique, mais le catholicisme romain, ou, si vous préférez, le papisme. Croyant, il accorde, avec une méritoire fidélité, sa vie extérieure à ses croyances. Il pratique. On le voit dans les églises prendre part au culte, et faire, lui, cet intellectuel altier, les gestes du plus humble fidèle.

La conversion de M. Brunetière a causé quelque surprise. Elle me semble tout ce qu’il y a de moins

  1. Conférence faite à Genève, dans la Grande Salle de l’Université.