» Une brèche fut faite à l’angle du Champ-d’Asile et de la chaussée du Maine, et par cette brèche, on jeta les morts dans une vaste fosse. »
Revenons au centre : Le Siècle du 26 mai, relève sur la berge, entre les ponts d’Iéna et de l’Alma, cinquante-deux cadavres, tués près du télégraphe, à la barricade de la rue de Grenelle.
Je trouve dans le Soir du 30 mai :
« Sur le bas port du quai Malaquais, on a dû procéder à l’enlèvement de plusieurs cadavres que la chaleur décomposait ; ce sont les défenseurs de la barricade construite en face du palais des Beaux-Arts. Les soldats, justement irrités par la vue des incendies allumés avant et par leur résistance insensée, les ont fusillés sur le bord du fleuve. »
Il y eut, dans la cour de l’Institut, de nombreuses exécutions. D’après une note qui m’a été adressée, elles avaient été commandées par un officier d’état-major, le capitaine D***, retour d’Allemagne.
D’après la même note, c’étaient les marins qui faisaient les arrestations dans le quartier. Ils allaient par escouades de six, avec un quartier-maître. Le quartier-maître criait : « Halte ! front ! Que ceux qui sont d’avis que le prisonnier soit fusillé lèvent la main ! » Un enfant aurait été fusillé ainsi rue Mazarine.
La Patrie du 28 mai racontait que les marins, débouchant rue Bonaparte par la grille de l’École des Beaux-arts, ont rencontré un individu habillé en civil, escorté d’un cavalier ; qu’on a cru le reconnaître pour le membre de la Commune Vaillant et qu’on a fusillé l’homme.
Elle raconte aussi qu’on a trouvé chez lui, rue Bourbon-le-Château, un fédéré qui, la veille, avait fait « des menaces horribles » ; qu’il avait eu le temps de changer de costume ; qu’il a fini par avouer avoir pris part à la