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C L I Pleurez, contemplateurs ! votre sagesse est veuve Viçnou ne siège plus sur le Lotus d'azur.

��Ni lotus, ni lotos, simple enfant de la terre, Victor Hugo en était resté au vieux, au célèbre nénuphar. Il n'était pas si bête que de renoncer à une rime en phar, ou en far, à cette rime triomphale, disons le mot : à la rime masculine de fanfare .

Hugo, Leconte de Lisle, deux systèmes en ces deux hommes. Vous vous rappelez encore leur vieillesse, Péguy, leur double vieillesse, non point précisément jumelée, non point précisément parallèles, mais si je puis dire comme parallèles sensiblement consécutives. En report de l'une sur l'autre. Quelle(s) différence(s) pourtant entre ces deux hommes. Et qui, comme toutes les différences d'hommes, se sentait encore plus peut- être aux différences de leurs vieillissements. Car vieil- lissants l'un après l'autre, et comme en imitation l'un de l'autre, l'un était un vieillard, mais l'autre était un vieux :

Rois, un vieux de mon temps vaut deux jeunes du vôtre.

L'un vieillissait vieillard, l'autre vieillissait vieux. Vous pensez bien, mon ami, que c'était Leconte de Lisle qui finissait, qui vieilfïssait vieillard, et Victor Hugo qui vieillissait vieux. Ils se suivaient ainsi à quelque distance. En un certain sens l'un portait l'autre.

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