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Nous sacre tous ensemble, Paris, tremble, ô douleur, ô misère! Nous sacre tous ensemble Dans Napoléon Trois.

Elle met la virgule après Paris; elle met le point ordinaire à la fin du quatrième vers. Ce qu'elle a d'in- téressant c'est qu'elle met un grand T à Napoléon Trois. Mais ce qu'elle a surtout, c'est qu'elles s'ac- cordent toutes à donner ce deuxième vers non retourné. Si c'était la majorité qui dût décider ici, dit l'histoire, je ne vois que des exemplaires qui votent pour la mau- vaise leçon. Qui sait, dit-elle, il n'y a peut-être pas une seule édition de bonne. Ce serait curieux. La faute est peut-être dans le manuscrit. Nos philologues l'oublient trop, dit-elle, le manuscrit lui-même n'est point infail- lible comme un sacrement. Le manuscrit lui-même n'est qu'une lecture, et il n'est qu'une leçon. Lui-même il n'est qu'une édition, mettons la première, et un exem- plaire de cette édition, mettons le premier. Mais il n'est pas même cela, dit l'histoire. Il est le premier exem- plaire de la première édition pour l'enregistrement de l'histoire. Nos philologues en font grand cas, dit-elle, (mes philologues, hélas), du manuscrit. Ils ont leurs raisons pour cela. Ils savent très bien ce qu'ils font. Le manuscrit, de l'auteur, c'est la première édition qui leur soit saisissable. Et dans cette édition c'est la première passe, c'est le premier exemplaire qui leur

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