Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

G L I tion. Il est le même, d'un bout à l'autre, quand tous les autres changent. Quand tous les autres pour ainsi dire alternent. Il est la fixité dans ce déroulement. Il est l'éternité dans cet événement.

Merveilleux métier. Les quatrièmes vers, justement parce qu'ils sont sans relation chacun dans son couplet, sans liaison chacun dans son couplet, justement parce qu'ils sont étrangers chacun dans son couplet, parce qu'ils sont libres, et isolés et comme disponibles, libres entre eux, rimant entre eux, sans s'occuper des autres les quatrièmes vers enlacent d'un bout à l'autre les couplets dans la chanson. Ou plutôt ils enlacent d'un bout à l'autre la chanson en couplets. Ils se tendent d'autant plus librement d'un couplet à l'autre, de fin de couplet en fin de couplet. Ils font un pas dans cette marche, un pas chacun, ils font un pas dans cet événe- ment. Ces festons font un lien. Cette guirlande fait une chaîne.

Et dans cette guirlande et dans cette chaîne les deuxièmes vers, (le toujours identique deuxième vers), sont la funèbre barre d'équité, qui ne plie et ne se déplace point. Immuable dans sa teneur, immuable dans son texte, immuable dans sa situation ce vers de commandement fait ceci qu'il demeure. A cheval sur deux fois le même vers, (j'entends sur le premier qui se redoublant passe de l'autre côté et par cette rédupli- cation même devient le troisième), ou si vous préférez il a un huissier devant, qui l'annonce, et un huissier, le même huissier derrière, qui l'escorte. Et ils sont bien

151

�� �