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ŒUVRES POSTHUMES dans la pièce que l'on voyait ce qu'étaient les person- nages, et non pas dans le programme. Et les jeux de scène même parmi les jeux de l'amour et parmi les jeux du hasard étaient inclus dans le texte, comme le noyau dans le fruit. Les accessoires même passaient dans le texte. Aujourd'hui, je veux dire en 1792, les personnages sont textuellement :

LE COMTE ALMAVIVA, grand seigneur espagnol, d'une fierté noble, et sans orgueil. (Aussi il n'est pas étonnant que dès la scène II Figaro nous rapporte que le comte ne veut plus se faire appeler que monsieur. — Depuis que nous sommes à Paris, et que M. Alma- viva... (Il faut bien lui donner son nom, puisqu'il ne souffre plus qu on V appelle monseiqneur...) Ce qui est d'ailleurs d'une assez belle ingratitude, car si je me rappelle bien, dit l'histoire, ça lui avait un peu servi, dans le Barbier, dans le temps, d'être le comte. Et c'était Bartholo qui était monsieur Bartholo. M. Almaviva, M. Almaviva, nous-mêmes nous trou- vons que c'est un peu court; et que c'est un peu drôle ; et que c'est un peu beaucoup; et qu'on ne lui en demandait pas tant. Mais c'est la grande ingrati- tude de tout nouveau régime à tout ancien régime. Les autres personnages ne sont pas moins retaillés :)

LE CHEVALIER LÉON, son fils; jeune homme épris de la liberté, comme toutes les âmes ardentes et neuves. (On ne nous dit pas l'âge de ce chevalier

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