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C L I achevée. La fraude était finie, ou enfin elle était ache- vée. En 1792 il s'agissait de faire sa cour aux tumul- tueuses installations du régime nouveau. Il y en avait qui faisaient leur cour au régime nouveau sur la butte de Valmy et sur les hauteurs de Jemmapes. Ceux-là sont mes fils, dit l'histoire, et je leur ai donné d'impérissables noms. Grands comme les anciens, héros antiques, héros impérissables. Nul ne fut plus grand, nul ne fut plus antique parmi les héros antiques. Et leur Valmy fut en effet les Thermopyles de la France. Mais c'était comme aujourd'hui, mon enfant, dit-elle souriant. 11 y en avait déjà qui défendaient la jeune République sur les scènes des Théâtres Subventionnés. Ce vieux véreux fripé d'agioteur, cet horloger désabusé, Caron de Beaumar- chais, n'y manqua point. (Ou peut-être de faire sem- blant). La scène est à Paris, dans Vhôtel occupé par la famille du comte, et se passe à la fin de 1790. On a déjà pensé, quand on en est là de la pièce, (bien que ce soit au commencement), que la scène se passe à la fin de 1790. Ou à la fin de 1792. Car le tableau des personnages est lui-même, lui déjà tout un poème. Dans le Barbier et dans le Mariage il avait naturellement énuméré les personnages en tête de la pièce à la bonne simplette, à la queue leu leu, sans rien. C'est la bonne manière. C'est l'ancienne. C'est celle de Molière et de Marivaux. C'est celle de Beaumarchais. C'est à peine s'il s'est permis dans les personnages du Barbier de mettre I'Eveillé, autre valet de Bartholo, garçon niais et endormi. Dans le vieux temps, dit l'histoire, c'était

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