Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/111

Cette page n’a pas encore été corrigée

C L I plus éteinte, la plus voilée, pour ne pas nuire à la rime féminine traditionnelle en aine, pour la faire sortir au contraire. Elle a été choisie la plus discrète, la plus effacée, une rime masculine ombrée, une rime de deuxième plan, une rime de simple soutien, une rime de base, de simple accompagnement, un petit mari de rime en é très effacé pour accompagner seulement dans le monde cette rime capitaine.

Ainsi, dit l'histoire, la rime reine, la rime tradition- nelle en aine commande a h c, f h g. La rime subsi- diaire, la rime servante, (ici c'est le masculin qui sert), (et nous sommes proprement sousle règnedes femmes), la rime masculine, la rime en é commande (en second) tous les autres, c'est-à-dire d e h. On peut dire que cette rime masculine n'est faite que pour servir de fond aux éclatements profonds de la rime traditionnelle. Aux sourdes résonances sereines et si mélancoliques de la rime en aine.

En un mot, dit-elle, c'est un ménage où la femme fait plus de bruit que le mari. On dit qu'il y a des ménages comme ça. Je parle des ménages de rimes.

��Par ces commandements masculins et féminins sur a et sur/), sur c et sur d elle était ramenée à considérer ses formules. Un rire la secoua soudain. Une idée lui était venue, concernant la première colonne de for-

101

�� �