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ŒUVRES POSTHUMES encore et plus astreignante, ce qui était la meilleure façon de lui demeurer fidèle. Sans doute il n'a point gardé au long vers du refrain, comme Beaumarchais put le faire, la rime en aine (et par là même aux deux vers de chaque couplet qui sont commandés par le vers faisant refrain, rimant avec lui) ; mais une fois la rime en aire établie par mutation de la consonne d'appui, il s'y tient très sévèrement. L'idée de la rime en ère ou en aire et le premier branle funèbre lui étant d'ail- leurs donnés par le premier vers de l'ancien Malhrou.

Ainsi dans l'ancien Malhrou le refrain était en aine, mais il ne commandait pas les autres vers. Je veux dire que la î-ime en aine du refrain ne commandait pas les rimes des autres vers. Les autres vers s'arrangeaient entre eux, rimant, assonnançant comme ils pouvaient, généralement très bien, dans le même couplet et de couplet à couplet. 11 y avait déjà, dans l'ancien Mal- brou, qui était tout de même une chanson (à peine pa- rodique et secrètement tendre peut-être et certainement secrètement pieuse) de funérailles un grand nombre de ces rimes, de ces consonnances, de ces assonnances en & et en o (souvent avec r comme consonne d'appui, (soit avant, soit après) qui annoncent, qui introduisent déjà et les rimes, et les assonnances, et la sonorité gé- nérale de notre Nénuphar.

��Beaumarchais détendit le couplet traditionnel en ce • 92

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