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aussi le contraire : l’organisme ne peut supporter la présence des substances thérapeutiques et s’en débarrasse. Chose remarquable, elles sont parfois si bien supportées que leur action s’affaiblit et peut passer inaperçue.

Le médicament est un modificateur des fonctions de la vie ; on en augmente à volonté la puissance, et il est à regretter qu’on ne puisse aussi facilement l’affaiblir. Mais comment agit-il dans l’être vivant ? C’est en déterminant une maladie particulière, spécifique en quelque sorte, que le praticien oppose à l’affection préexistante. Cette action varie suivant le modus faciendi du médicament, suivant l’indication à remplir ; elle est favorable ou nuisible. Ce n’est pas impunément qu’on lance un agent thérapeutique dans l’économie, car, s’il traîne souvent la guérison à sa suite, il a aussi le funeste privilège de donner la mort. Tout le monde n’en peut faire un usage judicieux et raisonné : l’homme de l’art seul sait le manier et le façonner suivant la maladie.

H. Péchayrand.

Toulouse, le 22 juin 1876.