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substances qui, sans avoir exactement les mêmes facultés, concourent néanmoins au même résultat. C’est une substitution d’équivalents médicamenteux que l’on fait, peut-on dire, bien qu’il n’y ait que similitude et non parenté entre deux agents thérapeutiques. Un exemple de cette fausse apparence d’équivalence nous est fourni par l’émétique et l’ipéca. Chacun est plus spécialement indiqué dans certaines maladies : l’ipéca agit en quelque sorte comme un spécifique dans la dyssenterie dans laquelle l’émétique est impuissant ; ce dernier est efficace dans le croup où l’ipéca n’a que faire.

L’intolérance tient souvent à un état idiosyncrasique, à une prédisposition, à une aptitude innée ou acquise : c’est l’intolérance dynamique. Ainsi, de faibles doses d’éther ou de chloroforme suffisent pour anesthéniser certains sujets, tandis que des individus s’y montrent réfractaires. Il y a aussi des variations dépendant de l’espèce. La même chose s’observe chez l’homme.

L’état morbide apporte des modifications dans les conditions individuelles de la tolérance et de l’intolérance. C’est ainsi que le tartre stibié qui, dans les conditions de santé, fait vomir à dose de quelques centigrammes, ne produit rien de semblable dans la pneumonie où on l’administre par grammes.

La période du rut elle-même n’est pas sans influence, car on remarque qu’à ce moment la tolérance est fortement accrue pour les stupéfiants.

Il est enfin une dernière sorte d’intolérance, due