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Absorption. — L’absorption est ce phénomène intime de la vie que l’on est constamment obligé de mettre en jeu dans l’administration des médicaments. En dehors de l’absorption intra-veineuse, toute substance rencontre des obstacles plus ou moins grands à son arrivée dans le torrent circulatoire ; à l’extérieur, c’est la peau ; en dedans, la muqueuse. Ces deux membranes sont reliées, continues en tous points ; nuls agents matériels n’entrent dans l’intimité du corps ou s’en éloignent sans traverser leur trame. L’obstacle à leur absorption réside dans l’épiderme ou la couche épithéliale qui empêche leur contact avec les organes actifs de cet acte, les veines et les lymphatiques. Dans tous les cas, ils pénétrent tels qu’il sont, ou après avoir été modifiés par les liquides ou les mouvements des organes sur lesquels ils ont été appliqués. Le mécanisme par lequel ils cheminent est d’ordre physique, c’est l’imbibition ; elle n’est pas également facile sur toutes les surfaces à cause précisément de leur organisation. En effet, si la peau n’absorbe que lentement et d’une façon incomplète, et si la muqueuse respiratoire possède cette faculté au plus haut point, la raison en est dans la présence, sur celle-là, d’une couche inerte, cornée, privée de vie, et, sur celle-ci, d’un épithélium fin, délicat et riche en vaisseaux.

Les voies auxquelles on confie les médicaments sont multiples, mais toutes concourent à un même résultat final : l’apport des substances dans le torrent circulatoire.