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LA MER.

Profonds comme les plis d’une sombre pensée,
À l’imprudent esquif mes gouffres sont ouverts ;
Cent fois contre ses flancs mon écume lancée
Bondit, se brise et bat les airs.

LE LAC.

Pur comme les désirs d’une vierge timide,
Mon flot se ride à peine au souffle du zéphir :
D’un insensible effort, sur le rivage humide.
En soupirant il vient mourir.

LA MER.

De mes noires fureurs éloquent interprète,
Le monstre au fond des mers s’agite en frémissant ;
Il dresse son horrible tête,
En menaçants ruisseaux il vomit l’océan.

LE LAC.

De ses voiles de neige ombrageant sa nacelle,
Le cygne harmonieux visite mes contours ;
Aux rameaux suspendant son aile,
Sur mon sein balancé le sylphe rit toujours.