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Roses

I


Ce poison lent que tu composes,
rose,
ce parfum, silence et délice
qui se glisse,
caresse et froisse,
jusqu’à l’angoisse,
vers quelle lointaine Arabie,
vers quelle volupté meurtrie
entraîne-t-il mon désir nu
et mon âme triste qui tremble
au bord d’un printemps inconnu ?

II


Quelque part fleurit une rose
enclose dans l’azur
d’un jour de mai si pur !
Quelque part un signe d’amour
magiquement l’appelle à la lumière
et délivre, aimantée, son âme prisonnière,
ce parfum, le chant de sa vie,
lisse et baigné de l’harmonie
d’un souverain bonheur…
Quelque part une âme espère, rose,
et lentement se meurt.


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