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Rêvera de s’épanouir.
Nous serons dans la nuit deux ombres bienheureuses,
Noyant des univers dans leurs yeux trop étroits
Cependant, pour bercer la pauvre âme peureuse
Si tu veux, nous joindrons les doigts.

Ne te tourmente plus de cette neuve étoile :
Ce matin, le soleil a reconquis l’azur.
Béni soit-il, d’avoir sur nous, tendu ce voile
Candide et caressant et d’un vide si pur !
Ce matin, mon amour, est un matin d’enfance
Tout est vif et léger.
Et nous aurons au cœur la jeune confiance
Des arbres du verger.


Le matin vient à nous frémissant d’allégresse,
Oublions cette nuit qui nous laisse accablés :
Rassurons nos regards à la splendeur des blés
Qui balancent au vent leur tranquille richesse.

Cette nuit sans pitié fourmillante de mondes
Dans nos âmes a réveillé la vieille peur
Mais le rayonnement de ce matin vainqueur
Nous berce ingénument dans la paix de ses ondes.

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