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Étoiles


Au Docteur G. Rieunau.


Viens, allons voir la nuit qui sourit au couchant,
La voix du rossignol s’élève souveraine
Et la terre n’est plus dans sa courbe sereine
Qu’un fruit d’amour issu de cet unique chant.
Nous entendrons le soupir de l’eau vive,
De l’herbe en fleur qu’un souffle heureux vient enivrer,
De la mort que la vie a voulu délivrer
Et de la vie, ô mort, que tu retiens captive
Et puis, dans cette nuit du limpide juin,
Blottis dans l’humble paix du terrestre jardin
Des astres, nous suivrons l’ardent troupeau sensible
Sur les voies où le mène un berger invisible.

Oh ! Viens, les belles nuits ne sont pas au sommeil !
La Terre nous convie à la danse des mondes,
La même loi d’amour mène leur pure ronde
Et tient magiquement notre cœur en éveil.
Le secret, que la voix du rossignol devine,
Sous nos fronts obstinés tremblera de désir
Et ce qui dort en nous de poussière divine


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