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nos sabots font un bruit de fins galets d’ivoire
comme s’ils résonnaient aux rives de la nuit.
Puis l’enivrante odeur d’une source prochaine
oriente nos fronts rayonnants de désir ;
nous buvons à longs traits la force souterraine
et le mystère vif de l’eau à sa naissance.
Nous ruisselons de vie allègre et de puissance ;
rien ne peut altérer la souveraine aisance
de nos corps délivrés du lourd passé humain.
Ô lointains souvenirs des forêts maternelles
qui jaillissent touffus à l’ombre du sommeil,
où le corps libéré se souvient de ses ailes,
où l’âme jeune et nue, ivre de merveilleux,
se rappelle un amour qui enfantait des dieux.


Réalmont, mai 1939.


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