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DE LA TROISIÈME RACE.

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Ce sorti les articles accordés entre le Roy et le Duc de Bretaigne. Et premièrement. Ont fait,prins et contracté, font, prennent et contractent ensemble paix perpétuelle, amitié, alliance, confédération, bonne et vraye union ; et reçoit le Roy ledit Duc comme son bon parent et neveu en sa bonne grâce et amour, et promet de le secourir et ayder et le defïendre envers tous et contre tous ceulx qui peuvent vivre et mourir, sans nul excepter, et n’entreprendre ne souffrir entreprendre, faire ne pourchasser à sa personne ne à ses pays et seigneuries, mal, ennuy , dommaige ne inconvénient, par quelque moyen ne pour quelque chose que ce puisse estre, et quitte, estaint et met hors de son courage (a) tous desplaisirs, inimitiés, guerres, malveillances, haisnes, discours et toutes choses advenues au temps passé, et les met au néant, tout ainsi que se oneques-mais n’eussent esté et ne fussent advenues, sans ce que jamais luy, ses hoirs ne successeurs en puissent faire ne mouvoir aucune question ou demande en maniéré quelconque, de quelque qualité que soyent ou puissent estre lesdictes choses, voulant et octroyant, veult et octroyé le Roy, que ceste présente quittance generale vaille et soit de tel et si grant effect, comme si les desplaisirs,, guerres, malveillances et choses devant touchées, leurs qualités et tout ce que s’en est ensuy, estoient expressément spécifiés et déclarés en ces présentes. Et pareillement le Duc aydera et secourra le Roy en la deffense de luy et de son royaume envers tous et contre tous ceux qui peuvent vivre et mourir, sans nul excepter, et n’entreprendra ne souffrira entreprendre, faire ne pourchasser, en sa personne, son royaume, ne ses pays et seigneuries, mal, ennuy, dommaige ne inconvénient, par quelque moyen ne pour quelque chose que ce puisse estre.

Item. Et pour ce que, à l’occasion des divisions, questions et différences qui par cy-devant ont esté entre le Roy et le Duc, icelluy Duc a esté meu et contraint de faire et contracter par escrit et serement, promesses, ou en autre façon quelconque, aucunes alliances, fraternités, confédérations ou obligations quelzconques à l’encontre du Roy, le Duc , par cette présente paix, amour et alliance, les abolit et s’en départ du tout, sans jamais en user, ores ne pour le temps advenir, à l’encontre du Roy ne de son royaume.

Item. Et demourera le Duc en son duché tenu envers le Roy, et luy obéira en la maniéré comme il faisoit au temps de feu Roy Charles VII de bonne mémoire, son pere.

Item. Le Roy de sa part gardera et maintiendra le Duc en toutes les franchises et libertés de sa personne ainsi que luy et ses predecesseurs ont esté au temps passé, et laissera ledict Duc, pour son pays et duché de Bretaigne, joyr et user paisiblement et franchement des droits, noblesses, prééminences, franchises, libertés, prérogatives d’icelluy duché et qui y appartiennent, et desquelles luy et ses predecesseurs ont jouy et usé , sans lui faire ou donner ne souffrir estre fait ou donné aucun trouble, empeschement, question ou molestation quelzconques, réservés les droits deubs et accoustumés au Roy, ainsi que en usoit le Roy Charles VII de bonne mémoire (6). Notes.

(a) Pour ccrtir, hors de son cœur. moient les privilèges accordés par nos Rois (b/ On peut voir, tom. XIII, pag. 468 et au Duc de Bretagne et aux habitans de son rtùv., les lettres de Charles VII qui confir- duché. Tome XVUI. S ij

Louis XI,

à la Victoire

lès Senlis,

le 9 Octobre

’475*