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La critique a blâmé son mince accoutrement.
Travaillez, a-t-on dit, et rimez autrement.
Docile à ces leçons, corrigez-vous, ma Muse,
Et changez en travail ce talent qui m’amuse.


LA MUSE


De l’éclat des lauriers subitement épris,
Vous n’abaissez donc plus qu’un regard de mépris
Sur ces fleurs que jadis votre goût solitaire
Cueillait obscurément dans les bois de Cythère ?


LE POÈTE


Non, je reste à Cythère, et je ne prétends pas
Vers le sacré coteau tourner mes faibles pas.
Dans cet étroit passage où la foule s’empresse
Dois-je aller augmenter l’embarras et la presse ?
Ma vanité n’a point ce projet insensé.
À l’autel de l’Amour, par moi trop encensé,
Je veux porter encor mes vers et mon hommage ;
Des refus d’Apollon l’Amour me dédommage.


LA MUSE


Eh ! faut-il tant de soins pour chanter ses plaisirs ?
Déjà je vous prêtais de plus sages désirs.
J’ai cru qu’abandonnant votre lyre amoureuse,
Vous preniez de Boileau la plume vigoureuse.
C’est alors que l’on doit, par un style précis,