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CHANT III.

À ses guerriers allait être fatal.
Bellone et Mars, affamés de carnage,
N’obéissaient qu’en frémissant de rage.
Plus furieux à ce dernier moment,
Ils se pressaient d’assommer et d’abattre ;
Puis en arrière ils marchaient lentement,
Et quelquefois revenaient brusquement
Sur les chrétiens qui tombaient quatre à quatre.
On les eût pris de loin pour les vainqueurs.
En ordre ainsi les païens se retirent,
De la montagne ils gagnent les hauteurs,
Et renfermés dans leurs murs ils respirent.
L’ardent Michel se présente aussitôt,
Et des remparts il veut tenter l’assaut.
Mais tous n’ont pas son courage héroïque.
Le jour fuyait, et l’ombre pacifique
Au doux sommeil invitait le soldat :
Pour murmurer chacun ouvrait la bouche
Quand le Trio, qui jamais ne découche,
Au lendemain renvoya le combat.
Devant le mur, autour de la colline,
Vingt bataillons par Michel sont placés ;