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LA GUERRE DES DIEUX,

En un moment vous noyez les moissons.
Adieu les fleurs, les savoureux melons,
Et tous les fruits que la terre obstinée
Accorde à peine au travail d’une année.
Pourquoi troubler la marche des saisons ?
Au mois de juin, de la vigne étonnée
Ne gelez pas les innocens bourgeons ;
Ou l’homme alors, qui sur nous aime à mordre,
En conclura que vous n’avez point d’ordre.

JÉSUS-CHRIST.

Le vin, ma mère, est toujours dangereux ;
Il suffira qu’on en ait pour la messe.

LE PÈRE.

L’enfant dit vrai ; d’ailleurs à ma sagesse
Tout est permis ; je fais ce que je veux.
Je fais n’est pas le mot propre et technique ;
Triple je suis, sans cesser d’être unique ;
Et je faisons vaudrait peut-être mieux :
Mais vous cédez quelque chose au plus vieux.
Plus vieux ? non pas ; nous sommes du même âge.
De moi pourtant tous deux vous procédez :
Je vous ai donc d’un moment précédés ?