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CHANT II.

Sont par Jésus inspectés et bénis.
De gaze fine une robe légère,
Un casque d’or à panache flottant,
Un bouclier, un tranchant cimeterre,
De ces guerriers forment l’accoutrement.
Du paradis la milice innombrable
Obéissait au valeureux Michel,
Qui sous ses pieds a terrassé le diable.
Pour suppléans il a ce Gabriel,
Beau messager, que la vierge Marie
Toujours protège, et l’adroit Raphaël,
Qui sut jadis avec un peu de fiel
Désaveugler le bon homme Tobie.
Plus bas enfin on voit tous les Élus
Dans le parterre ensemble confondus.
Plusieurs, dit-on, vantés par la légende,
N’en sont pas moins des Saints de contrebande ;
De francs vauriens, pour tels bien reconnus,
Par la cabale au ciel sont parvenus.
Mais quel remède ? Un caprice du pape
D’un réprouvé peut faire un bienheureux,
En vain Satan lui réservait ses feux ;