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LA GUERRE DES DIEUX,


GABRIEL.

Leur jeune fils, au trône parvenu,
Porte la main sur le fruit défendu,
Et de sa sœur il fait une maîtresse.

LE PÈRE.

Ah, libertin !

GABRIEL.

Ah, libertin !Un prêtre vertueux
Avec aigreur gourmande sa hautesse,
Et de l’enfer lui promet tous les feux.
« Quoi ! pour si peu ? dit-il… plus d’eau bénite :
Les dieux du nord ne sont pas si méchans. »
Il revient donc à ces dieux indulgens.
Son peuple entier et l’approuve et l’imite.
Le tems enfin refroidit son amour.
Un moine alors au milieu de sa cour,
L’aborde, et dit : « De votre apostasie
Le ciel s’irrite, et c’est moi qu’il châtie.
— Comment cela ? — Saint Pierre, cette nuit,
Dans ma cellule est descendu sans bruit ;
Un lourd bâton jouait dans ses mains sèches.
Des coups nombreux dont il m’a surchargé