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CHANT VI.

Que prétends-tu ? La chétive masure
Qu’au tems jadis renversèrent tes mains
Ressemblait mal à notre architecture :
Nous bâtissons mieux que les Philistins.
Au reste, pousse, et vois si je t’abuse ;
Pousse, mon cher, puisque cela t’amuse. »
À quelques pas un brasier allumé
En flots brûlans changeait la douce olive :
Hercule y cherche un tison enflammé.
Prends garde à toi, Samson, la foudre arrive !
Il n’est plus tems, et notre champion
Droit sur le crâne a reçu le tison.
En un clin-d’œil le saint toupet s’allume,
En un clin-d’œil la flamme le consume.
Fut-on jamais plus brave et moins heureux ?
Il ressemblait avant cette disgrace,
Au coq superbe, au taureau vigoureux,
À l’étalon ardent et belliqueux.
Tous trois sont fiers, fougueux, brillans d’audace,
Grands tapageurs… Mais qu’un fer envieux
À ces héros retranche quelque chose,
Et des hauts faits supprime ainsi la cause,