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vaincue à son tour. Mais hélas ! le même arrêt qui sauvait son client de la mort, condamnait M. de Martignac, et ce plaidoyer était le dernier effort de cet homme si honnête et si pur que la révolution de juillet n’avait pas écrasé ; il avait jeté toute son âme dans ses dernières paroles, il devait mourir enseveli dans son triomphe. Depuis cette journée de gloire pour lui, M. de Martignac ne fit plus que languir. Il était pauvre, il se fit écrivain. Il préparait une histoire de longue haleine ; il promettait au livre des Cent-et-Un un article : il est mort. Après avoir été le ministre du plus beau royaume du monde, M. de Martignac est mort homme de lettres, tout simplement homme de lettres comme nous[1]

  1. Voici la lettre que M. de Martignac écrivit à l’éditeur un mois avant sa mort. « Monsieur, « La lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’adresser m’est parvenue dans mon lit où je suis retenu depuis quatre mois. J’ai un vif désir de contribuer, avec tant d’hommes honorables et célèbres, au succès d’une opération qui doit améliorer votre situation ; mais, d’une part, le fâcheux état de ma santé qui m’interdit les longs travaux, et, de l’autre, l’achèvement du grand ouvrage dont je m’occupe, ne me permettent guère de prendre un engagement fixe pour l’époque de la contribution que vous me deman