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lancelot du lac.

si bien travaillé le jour, dormit d’un profond sommeil. Galehaut entra dans sa chambre le plus doucement qu’il put, et se coucha dans le second lit. Le matin venu, il se leva le premier pour n’être pas vu. Ils entendirent ensemble la messe, puis le Noir chevalier demanda ses armes. « Et pourquoi, sire ? dit Galehaut. — Pour prendre congé. — Ah, bel ami, demeurez encore ; ne suis-je pas toujours prêt à vous accorder ce qu’il vous plaira demander ? Vous pourrez rencontrer ailleurs un compagnon plus digne de vous, mais non qui vous aime davantage. — « Je demeurerai donc, sire, car je ne trouverais pas ailleurs meilleure compagnie que la vôtre. Et puis, voici le moment de parler du don que vous me devez. — Dites, et vous l’aurez. Les deux rois sont là que vous avez demandés pour garants. — Voici ma demande, sire. Dès que, dans la troisième journée, le roi Artus aura épuisé tous ses moyens de défense, vous irez à lui et vous vous mettrez en sa merci. »

Galehaut à ces mots parut surpris ; il resta quelque temps silencieux. Les deux rois prirent la parole : « Pourquoi balancer, sire ? vous avez promis, il n’est plus temps de revenir. — Croyez-vous dit Galehaut, que j’en sois au repentir ? Je pensais seulement à la grande et belle parole qui vient d’être dite. » Et se tour-