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le gué de la reine.

gré. — Grand merci ! sire ; et puisqu’il en est ainsi, permettez-moi à l’avenir de dire que je vous appartiens. — J’y consens. À Dieu soyez recommandé ! » Et ils se séparèrent les meilleurs amis du monde.


XIX.



En prenant congé de la dame de Nohan, le Blanc chevalier conduisit son cheval vers une maison religieuse appelée la tombe Lucan[1], parce qu’elle renfermait le corps d’un filleul de Joseph d’Arimathie, autrefois chargé de la garde du Saint-Graal.

Il passa la nuit dans cette abbaye, et, comme il voulait chevaucher sans compagnons pour être plus sûr de rester inconnu, il laissa dans ce lieu ses écuyers, en leur recommandant de l’attendre un mois durant.

Une rivière formait la limite des terres de la dame de Nohan ; le Blanc chevalier s’avança vers le Gué de la reine, ainsi nommé depuis que la reine Genièvre l’avait passé la première, le jour où Keu le Sénéchal tua de sa main deux des sept rois Saisnes qui les poursuivaient[2].

  1. Saint-Graal, t. I, p. 188.
  2. Cette aventure du Gué de la reine est racontée