Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/126

Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
l’adoubement.

il, sire roi, le meilleur des princes, le recours des déconseillés ! — Et vous, répond Artus, Dieu vous rende la santé dont vous semblez avoir défaut ! — Sire, je venais à vous pour vous demander de me déferrer de cette épée et de ces pointes de lance qui me mettent au supplice. — De grand cœur, » dit le roi en avançant la main vers les tronçons : — « Oh ! s’écrie le chevalier, ne vous hâtez pas : ce n’est pas ainsi que vous me délivrerez. Il faut commencer par jurer de me venger de tous ceux qui déclareront aimer mieux que moi celui qui m’a navré.

— Sire chevalier, répond Artus, vous demandez un trop dangereux service : celui qui vous a navré peut avoir tant d’amis qu’on n’ait pas lieu d’espérer d’en jamais finir. Avant eux viendront les parents ; et le moyen de composer avec eux ? Mais ce que je puis accorder, c’est de vous venger autant qu’il dépendra de moi de celui qui vous a frappé : s’il est de mes hommes, assez d’autres chevaliers dans ma cour vous offriront leur bras, à défaut du mien. — Sire, ce n’est pas là ce que je demande d’eux et de vous : j’ai tué moi-même l’ennemi qui m’avait navré. — Cette vengeance devrait vous suffire, et je n’entends pas engager aucun de mes chevaliers à vous promettre davantage.

— Sire, je pensais trouver dans votre maison