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MERLIN.

ser. » Les barons approuvèrent le conseil ; ils vont le redire au roi, qui, pour suivre leur avis, envoie proposer aux hommes de la duchesse un parlement devant Tintagel pour y traiter d’un accommodement.

La dame, invitée à se rendre au camp du roi, prend l’avis de ses barons et accepte le sauf-conduit d’Uter-Pendragon.

« Quant ele fu venue en l’ost, li rois fist tous ses barons assembler et fist demander à la dame et à son conseil que il voudroient requerre d’endroit cele pais. Li consaus à la dame respondi : Sire, la dame n’est pas ci venue por demander, mais por oïr que l’en li offerra de la mort de son seignor. » Il y eut de nouveaux conseils ; les barons du roi, voulant avant de se prononcer connaître ce qu’il entendait offrir, et le roi répétant qu’il s’en rapportait à tout ce qu’ils conseilleraient. Enfin ils chargèrent Ulfin d’être leur interprète, et celui-ci, qui se gardait bien de paraître rien savoir des intentions du roi, dit à Uter-Pendragon : « Sire, je voil bien que vous sachiez que nus rois ne nus princes terriens ne puet estre trop amés de ses homes, et se il sont prodome, bien se doit envers els humelier por avoir lor cuers. » La duchesse et ses hommes promettent d’accepter le jugement des barons. « Quant il orent par tot cerchié, et chascuns ot dit son avis, si rede-