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LE ROI ARTUS.

leur suzerain naturel. Ces paroles du prophète furent accueillies par les murmures de quelques-uns et l’assentiment de la plupart. On consentit à la paix à l’union générale. Tous ces rois, naguère ligués contre Artus, vinrent lui faire hommage, poser leurs mains dans les siennes et recevoir la nouvelle investiture de leurs domaines.

Dans le troisième et dernier combat livré sous les murs de Clarence, les chrétiens eurent affaire à une armée plus nombreuse encore : les Saisnes n’en furent pas moins mis en déroute, et, avant de regagner leurs vaisseaux, ils virent tomber la plupart de leurs rois. Des vingt qui avaient campé devant Clarence, six seulement parvinrent à échapper au glaive ou à l’épée des rois Artus, Ban et Bohor, de Gauvain, de ses frères, de Sagremor, de Lignel, de Galeschin et des chevaliers de la Table ronde. Ces rois furent Hargodabran, Oriant, Fausabré, Cornicant, l’amiral Napins et Murgalan de Trabeham.

Après cette victoire enfin décisive, le premier soin des rois bretons fut de rendre grâce à Dieu de l’appui qu’il avait daigné donner aux chrétiens. On ne saurait dire les richesses qu’on trouva dans le camp abandonné des mécréants ; amas d’or et d’argent, draps de soie, splendides pavillons, belles armes, bons destriers. Artus