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Robert fut sans doute un prélat très-savant, très-recommandable ; il a laissé plusieurs ouvrages longtemps célèbres ; mais il était de la plus basse extraction, et notre poëte, au nombre des éloges qu’il accorde à son patron, vante son illustre origine ; ce qui convient parfaitement à Robert de Quesney, dont la famille était au rang des plus considérables de l’Angleterre.

C’est encore, à mon avis, bien gratuitement qu’on a voulu séparer du poëme les quatre derniers vers dans lesquels l’auteur recommande son œuvre à l’intérêt de la nation bretonne. Geoffroy, en rappelant la renommée de l’Historia Britonum, n’a rien exagéré, et, en se plaçant aussi haut dans l’estime publique, il n’a fait que suivre un usage assez ordinaire alors, et même dans tous les siècles. C’est ainsi que Gautier de Chastillon terminait son poëme d’Alexandre en promettant à l’archevêque de Reims, Guillaume, un partage égal d’immortalité :


Vivemus pariter, vivet cum vate superstes
Gloria Guillelmi, nullum moritura per ævum.


Les derniers vers de la Vita Merlini sont, dans le plus ancien manuscrit, de la même main que le reste de l’ouvrage ; ce serait donc